
Les présidents français Nicolas Sarkozy et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont plaidé aujourd´hui mardi pour la relance de la coopération bilatérale à l'occasion d'un sommet mardi à Saint-Georges en Guyane, au bord du fleuve Oyapock marquant la frontière entre les deux pays.
Les deux présidents se sont ainsi engagés à lancer enfin la construction d'un pont routier sur la rivière Oyapock, dans les limbes depuis une décision annoncée en 1997 par le président Jacques Chirac et son homologue brésilien de l'époque Fernando Cardoso.
Le pont sur l’Oyapock sera un symbole de nature à attirer sur nous les regards de tous ceux qui dénoncent les scandales humanitaires. On se mobilise pour les tortues, mais pas pour les fillettes prostituées ? La Guyane a-t-elle les moyens de continuer à s’offrir une telle image ? De se croire indemne et innocente, îlot faussement naïf de droiture au milieu d’un océan fangeux ?
Rien d’inédit, aucun scoop dans ce qui vient d’être relaté. Tout est parfaitement connu de tout le monde, depuis les plus hauts responsables français et brésiliens, jusqu’aux trafiquants, esclavagistes, proxénètes et pédophiles qui circulent librement entre les deux rives du fleuve.
Mais quelle importance tous ces trafics, ces fortunes douteuses qui s’accumulent déjà et vont s’accumuler encore plus sur ses berges boueuses ? Ce qui compte c’est le « développement » : un pont, avec ses accessoires et annexes, à coup de centaines de millions (d’euros et encore plus de reais), dont les entreprises brésiliennes ont obtenu la construction. Les "dents longues" qui hantent les ministères et les palais des deux gouvernement ont déjà flairé détournements colossaux et pots de vin juteux. Le sort de la population a toujours été le dernier souci d’une classe politique sans scrupules et prédatrice.